Réflexion sur le prix du panier : vers une rémunération plus juste.

La pandémie et le premier confinement qui s’en est suivi au printemps 2020 a été l’occasion pour beaucoup d’entre nous de voir éclore des émotions, des pensées, des envies ou des nécessités nouvelles ou en maturation.

Le ralentissement ou l’immobilisation forcée a pu permettre à certains un retour à la terre intensif au moment où, le soleil aidant, les adventices indésirables pointaient leur nez. D’autres, ont désiré enclencher une transition vers une consommation alimentaire plus porteuse de sens, de proximité, de relations sociales tellement manquantes… Et dans le même temps la fragilité du statut de paysan moderne a éclos au grand jour dans les mains retournant la terre. Alors de discussions en effarements, de prises de consciences en révoltes, de débats en utopies, la certitude du temps du changement s’est affirmée, en aussi peu de temps qu’il est nécessaire à graine pour germer. Et nous voilà tous ensemble à la rentrée à partager, à questionner, à comprendre, à imaginer, à enclencher une nouvelle aventure qui, quoique bassement économique, est pourtant le fondement et la condition du développement et de la pérennité de cette belle utopie vivante qu’est le P’tit Panier Bio. Car la trop faible, ridicule !, rémunération de nos producteurs non conventionnels est tout simplement impensable au sein de la famille que constitue l’Amap Cœur Bassin. Et cette question si essentielle ne doit pas être laissée à la seule initiative du producteur, pire du « marché » et de la concurrence, mais il s’agit de la porter ensemble tant elle signifie notre rapport à la place de l’alimentation et de façon générale à nos besoins essentiels, nos valeurs, notre demain… Sans oublier que nous sommes une communauté, avec des profils divers, et qui doit s’ouvrir au plus grand nombre. Ainsi est née l’idée d’un prix du panier de légumes libre, où chacun emmène l’effort qu’il peut et désire, en toute connaissance de cause sur la rémunération résultante de l’effort de tous… D’un prix plancher désirable mais discutable pour ne fermer aucune porte, à différents scénarios pour éclairer les décisions, nous avons ainsi ensemble rehaussé de façon significative les salaires de Jeanne et Arnaud. Et ce n’est qu’une première étape, heureuse mais encore insuffisante, que nous faisons au pas lent mais sûr de l’animal qui trace son sillon prometteur…